KIM SADOU, une étoile montante de la scène musicale camerounaise, séduit le public de la région de Mbam. Par le passé, elle a également brillé en tant que danseuse et actrice de cinéma. Kim excelle tout particulièrement dans le domaine du jazz, faisant ainsi partie intégrante de cette nouvelle génération d’artistes prometteuses à surveiller de près. Nous avons eu le privilège de la rencontrer l’année dernière, et lors de notre échange approfondi avec elle, il était manifeste que sa carrière était riche de potentiel pour l’avenir. Aujourd’hui, nous partageons avec vous cette entrevue qui retrace son parcours musical. je suis Kim Sadou, originaire du département du MBAM ET KIM, plus précisément de l’arrondissement de Ngoro. C’est dans cette petite contrée que j’ai grandi et découvert ma passion pour la musique en intégrant des groupes de chorale.
Actuellement étudiante à l’université de Yaoundé, j’ai 28 ans. Outre la musique, le cinéma est ma seconde passion, mais la musique demeure mon essence, et je ressens son rythme couler dans mes veines, car elle fait partie intégrante de mon quotidien. Mon parcours musical a débuté par la danse, même si dans mon environnement initial, cet art suscitait peu d’intérêt. Malgré tout, j’ai persévéré, et c’est à l’âge de 16 ans, au lycée de SOA, que j’ai commencé à envisager sérieusement ma carrière artistique. J’ai créé un groupe de danse qui s’est produit dans de nombreux spectacles, contribuant ainsi à la vie culturelle du grand Mbam et d’autres régions du Cameroun.
En 2018, des rencontres déterminantes ont façonné mon parcours musical. J’ai eu l’occasion de travailler avec deux figures emblématiques de la musique camerounaise, BABI STAR et NGUILLE SANAMA, ce qui a enrichi mon expérience et m’a permis de m’épanouir en tant qu’artiste. Leurs précieux conseils m’ont éclairée sur les subtilités de ce métier. Sur la scène nationale et internationale, des chanteuses comme Beti Beti BEYONCE et OUMOU SANGARE m’ont profondément inspirée par leur style de chant, tout comme SANZY VIANY avec sa voix impressionnante et des instrumentistes tels que JOHN THOBE, qui captive le public avec sa guitare. Mon style musical est le JAZZ FOLKLORIQUE, où mon objectif est de créer une harmonie singulière entre les instruments à vent et les percussions. Ma carrière artistique a véritablement pris de l’ampleur en 2018, lorsque j’ai été sélectionnée pour participer pour la première fois au grand festival « MBAM ART ». La même année, j’ai fait partie des artistes du collectif de l’éveil « Vute », sous la direction technique de BILLY NGOMANE, et grâce au soutien du député SAYA MOUSTAPHA, j’ai eu l’opportunité de participer au festival TUKI en 2019.
La musique repose sur le travail vocal, la persévérance dans ce métier et une grande patience. J’apprécie Clara Glamour, une amie que j’admire, était une camarade de lycée ayant une vision exceptionnelle de la musique camerounaise. J’ai suivi son exemple, car elle incarnait la moralité et le sens du devoir. Mes parents, bien qu’initialement opposés à ma carrière musicale, ont finalement compris ma passion. Ma mère, lors d’une soirée autour d’un feu de bois, m’a dit qu’elle avait toujours envisagé que je devienne journaliste à cause de ma grande loquacité, tandis que ma grand-mère avait rêvé que je devienne avocate. Cependant, elles ont reconnu mon talent musical et m’ont encouragée. D’ailleurs, l’un de mes ancêtres était un célèbre danseur et griot de notre région, ce qui explique peut-être ma passion innée pour la musique.
L’une de mes ambitions est de populariser ma langue locale, le « Vute », grâce à ma musique. J’aspire également à insuffler de la vie aux âmes en détresse, à soutenir ceux qui sont tombés et à offrir de l’espoir aux désespérés, car la musique est mon quotidien, et elle reflète notre réalité. Je suis convaincue que c’est possible. En ce qui concerne les messages que je souhaite transmettre à l’humanité, je m’engage en faveur du leadership des femmes de notre époque. Je lutte pour un monde de paix où les femmes, qu’elles viennent de la campagne ou de la ville, joueront un rôle prépondérant dans la société.
Malgré les obstacles que j’ai rencontrés sur mon chemin, je n’ai jamais oublié que je suis avant tout une femme et une étudiante qui doit préparer sa vie pour un futur épanouissement familial, tout en contribuant à la consolidation des valeurs essentielles pour une vie de femme épanouie, capable de cuisiner et de tisser des liens sociaux. En effet, un artiste est avant tout un serviteur de sa société. La même année, j’ai accepté une invitation de la radio Soleil « VIBE RADIOS » et j’ai collaboré au projet « NKULMINTAG » avec la chanteuse d’opéra allemande MICHAELA LUCAS. De plus, j’ai été invitée au musée national à l’occasion de la fête de la jeunesse. Enfin, l’année 2019 a marqué la sortie de mon premier single, « A-M-I-N-A ».
