Par Jeanne Tchakouté Journaliste Editorialiste VTR
BANGANGTE
Belle localité située dans la région de l’ouest Cameroun, la ville de Bangangté est une commune dirigée par le maire Eric NIAT. Cette ville s’étend sur 923 m2, superficie qu’occupent 65 000 âmes, autochtones et allogènes confondus. Les principales activités sont l’agriculture, l’élevage, et le commerce. Bangangté accueille des centaines de milliers d’élèves chaque année dans plusieurs établissements maternels primaires et institutions supérieures. Bangangté est en même temps le chef-lieu du département du NDÉ. Pierre Essomba en est le préfet depuis mai 2023. Sur un autre plan, Sa majesté Njimoluh Seidou en est le chef traditionnel. Bangangté signifie en langue locale Medumba “ceux qui refusent la soumission”. D’où la fierté de ce peuple dans sa noblesse, sa dignité et son élégance. TE
Historique du nom Bangangté
Dans les faits, l’orthographe Bangangté fut l’œuvre des colons allemands par souci d’écriture ; car ils n’avaient pas pu le prononcer correctement et l’écrire tel que l’exige la langue locale Medumba usitée par ce vaillant peuple : le vrai nom était « Bă ghā nteu' ». Traduction mot par mot : Bă(ceux qui) ghā (refusent) nteu’ (la soumission). C’est ainsi que L’orthographe tel qu’écrit par les colons resta dans les archives et fut adopté jusqu’aujourd’hui.
Histoire du peuple Bangangté
Nous sommes au moyen-âge. Deux frères jumeaux chasseurs Ngameni et Kameni partent de Banka (Haut Nkam) et s’installent sur l’espace giboyeux devenu Bangangté. Ils y sont accueillis par le chef Bahoc à bras ouverts. Par la suite d’autres groupements se forment et la localité s’agrandit. Les problèmes d’espaces terriens finissent par opposer les peuples des différentes localités de Bangangté et alentours au point de s’affronter. C’est d’ailleurs dans cette ambiance que le chef Bahoc prend fuite avec une partie de ses populations pour s’installer à Bamenda où ils y sont jusqu’à présent. Les vaillantes populations « Băg ghā nteu’ » ont résisté à ces affrontements armés et ont conservé leurs terres ; d’où leur fierté. Fierté des vainqueurs qui sans cesse les caractérise partout où ils se trouvent.
Activités économiques
L’agriculture, l’élevage, et le commerce constituent les différentes activités de cette population. – L’agriculture occupe une place de choix. Les populations travaillent les terres fertiles des banlieues telles que la plaine du noun, Bantoum et bien d’autres. Les plantains, les tubercules tels que, manioc, igname, macabo y poussent. Le maïs, les arachides, les fruits qui y sont récoltés sont succulents, c’est le cas des ananas, papayes, prunes, avocats, oranges, pamplemousses, variétés de cola, mandarine, pastèques, tomates et légumes.
L’élevage
L’élevage artificiel du poisson ne s’est réellement développé que pendant ces dix dernières années à Bangangté, la localité ne disposant pas de grand cours d’eau poissonneux.
L’élevage des moutons et des bœufs se déroule sans peine à cause des herbes fraîches qui sont à la disposition de ces derniers. Les fermiers s’en sortent, car les poulets et les viandes de lapin sont très sollicités sur le marché. Au plan touristique, Bangangté compte une vingtaine d’hôtels. Une chefferie de 1er degré, des groupes de danse telles que le ‘ »Nkwa » exécuté par les femmes. Le rythme du Nkwa a été modernisé et urbanisé si bien que de nos jours, les jeunes s’en sont accaparé. Les grelots portés aux chevilles qui naguère produisaient l’unique rythme sont aujourd’hui remplacés par tout un orchestre traditionnel. Autres danses : les rythmes lali, Meghoum, Ngue’ngua, kà, ngwà, entre autres sont exécutés par les populations.
Les mets traditionnels de Bangangté ne laissent personne indifférent. C’est le cas du “Keloo mbab” connu de même sous le nom « kondre. » Il s’agit des plantains bourrés de gros morceaux de viande, produits de chasse, ou de la viande de chèvre, du porc ou du bœuf avec de l’huile et des condiments appropriés. Ce met est accompagné d’une sauce jaune au goût spécial. Autre met prisé : le couscous maïs aux légumes associé à une sauce jaune à la potasse, le tout arrosé du bon vin de raphia extrait par les vignerons expérimentés. Au départ, ce met fut réservé uniquement aux membres de la classe des nobles. Pendant les récoltes, tous les visiteurs qui arrivent à Bangangté dégustent d’abord les épis de maïs tout frais braisés et accompagnés des prunes : Une recette très succulente tout simplement.
Culture
Le côté culturel de Bangangté est marqué par la langue medumba. Une langue écrite et parlée. Les artistes originaires de Bangangté ont su exploiter cette merveilleuse langue syllabique pour mieux valoriser leurs chansons ; C’est le cas de : Pierre Tchana de regrettée mémoire, Elvis Kemayo, Pierre D. Tchakoute, Marole Tchamba, princesse Nganou et j’en passe.
Education.
Au plan académique, l’université des montagnes forme en médecine, santé de reproduction, imagerie médicale, kinésithérapie, sciences infirmières, biologie médicales, informatique et autres. Au niveau du secondaire, Bangangté dispose d’un lycée classique, d’un lycée technique, de deux lycées bilingues. Cinq collèges privés et plusieurs établissements primaires et maternels, privés et publics et des enseignants qualifiés sont à la disposition des élèves.
Religion
Le catholicisme, le protestantisme et l’islam sont les religions qui ont toujours existé à Bangangté. Depuis quelques années, les églises de réveil s’y sont ajoutées. Dans une logique selon laquelle les morts ne sont pas morts, les populations de Bangangté comme le peuple des grassfields vénèrent leurs ancêtres. Cela se fait selon les habitudes de chaque village ou de chaque famille. L’objectif étant de combler de bénédictions les vivants.
Santé
La ville de Bangangté dispose d’un hôpital de district dirigé par un médecin chef Dr Tiako Tchango Daniel Serbin qui est à tête d’un personnel réparti dans plusieurs services
Au plan sportif
La panthère sportive de Bangangté, équipe de 1ère division bénéficie du soutien des populations et aussi des sympathisants. Cette équipe a comme président Jules Famawa et comme entraîneur Théodore Ngatchou dit Bebeto, ancien coach de l’équipe Akonangui FC de la Guinée Équatoriale.
