Par Yana Bekima
Depuis ce matin, la « cité merveilleuse » accueille le G20, qui s’y tient du 18 au 19 novembre 2024. A l’image du Christ Rédempteur et de sa statue magistrale de 38 mètres de haut achevée en 1931 et symbole de Rio de Janeiro, c’est exactement ainsi, à bras ouverts, que la ville brésilienne se prépare à accueillir, avec ses plages mythiques et son Pain de Sucre, ses illustres invités. Le G20 est un forum intergouvernemental qui regroupe les plus grandes économies mondiales (l’Afrique du Sud, l’Allemagne, l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Australie, le Brésil, le Canada, la Chine, les États-Unis, la France, l’Inde, l’Indonésie, l’Italie, le Japon, le Mexique, la République de Corée, le Royaume-Uni, la Russie, la Turquie, l’Union africaine et l’Union européenne).
Un véritable balai diplomatique dans la « Cidade maravilhosa ».
« Construire un monde juste et une planète durable »
Travailler ensemble, d’égal à égal telle est l’idée que défendront les pays émergents. A Rio de Janeiro, le sommet qui réunit les 20 principales puissances économiques mondiales devrait confirmer l’accélération d’une métamorphose des relations internationales. Le Brésil et son président Luiz Inácio Lula da Silva accueillent, la plupart des dirigeants du G20, parmi lesquels Joe Biden (États-Unis), Xi Jinping (Chine), Emmanuel Macron (France), Claudia Sheinbaum (Mexique), Olaf Scholz (Allemagne), Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud), Recep Tayyip Erdogan (Turquie), Giorgia Meloni (Italie), Javier Milei (Argentine), Keir Starmer (Royaume-Uni), Narendra Modi (Inde) ou Justin Trudeau (Canada).
Depuis son retour au pouvoir, Lula a veillé au renforcement des relations entre les pays du Sud, désormais connus sous le nom de Sud global. Après le Covid, la guerre en Ukraine, les crimes de guerre à Gaza et au Liban, le conflit du Soudan et les catastrophes climatiques, les États-Unis et leurs alliés occidentaux veulent encore garantir une marche du monde selon leurs règles, où le multilatéralisme tel qu’imaginé par la charte des Nations unies disparaît.
L’alliance globale contre la faim
Le président brésilien a lancé aujourd’hui officiellement l’Alliance globale contre la faim pour « éradiquer cette plaie qui fait honte à l’humanité », lors de son discours en ouverture du sommet du G20 à Rio de Janeiro. Comptant 81 pays, « cette alliance naît au G20, mais elle est mondiale. Que ce sommet soit marqué par le courage d’agir », a déclaré Luiz Inacio Lula da Silva, qui a grandi dans la pauvreté dans le Nord-Est brésilien. « Nous avons besoin de solutions durables et nous devons y réfléchir et agir ensemble », a exhorté Lula. Les larmes aux yeux à la fin de son discours, l’ancien ouvrier né dans une famille pauvre du Nord-Est brésilien a lancé : « Je suis ému car je sais que la faim n’est pas une chose naturelle », mais « liée aux décisions politiques ».
Au menu des travaux
Deux jours au cours desquels, les dirigeants du G20 prendront part à trois sessions sur les trois priorités principales de la présidence brésilienne, à savoir :
· L’inclusion sociale et la lutte contre la faim et la pauvreté
· La réforme des institutions de la gouvernance mondiale
· Le développement durable et la transition énergétique
Les dirigeants devraient adopter une déclaration à l’issue du sommet.
L’ombre de Donald Trump plane.
Joe Biden a appelé les pays du G20 à soutenir la souveraineté de l’Ukraine face à la Russie et à intensifier la pression sur le Hamas pour obtenir un cessez-le-feu avec Israël. Alors que ce sommet est le dernier de Joe Biden, le retour prochain de Donald Trump à la Maison-Blanche risque d’enrayer d’autres initiatives.
L’heure des grandes manœuvres diplomatiques
Le G20 de Rio de Janeiro sera l’occasion pour les dirigeants mondiaux de tenter de trouver des solutions face à une série de crises qui redéfinissent les relations internationales. Mais l’issue de ces négociations pourrait être marquée par des compromis fragiles, dans un monde où les défis géopolitiques semblent prendre de plus en plus de place. En clair, il faut réformer les organisations internationales afin de refléter le monde dans lequel nous voulons vivre – plus juste, plus pacifique, plus inclusif et plus prospère.