Dans une réorganisation à l’allure présidentielle, Eto’o a marqué son retour au Cameroun de manière frappante. Après les funérailles et les voyages à travers l’Europe, le président de la Fecafoot a annoncé sa nouvelle vision de gouvernance, suite au retrait entre ses mains de l’équipe nationale de football. Pas moins de cinq nominations ont été annoncées, qui donne un souffle nouveau à la gestion du football camerounais. Parmi les nouveaux titulaires, Monsieur Pensy Serge Renold prend désormais les rênes en tant que coordinateur adjoint N°1 des sélections nationales, tandis que Madame Ashu Ntui Nkongho Sarah succède à Zeinabou Evele en tant que coordinatrice adjointe N°2. Son bras séculier, Obama Ernest, occupe désormais un poste de prestige en tant que chargé de mission à la présidence de la FECAFOOT, où il se verra confier des missions confidentielles de haute importance.
Madame Ibrahim Hawah assume quant à elle le rôle de porte-parole. Nous sommes tous d’accord sur cette dernière car elle a une connaissance pointue du football qui fait d’elle une candidate idéale pour ce poste. Enfin, Madame Zeinabou Evelé est nommée chargée de missions déléguée auprès de la ligue régionale. En tant qu’écrivain, je ne peux m’empêcher de faire une analyse stylistique du texte de nomination. Il est essentiel de prêter attention au langage employé, à la forme du texte, au sens des mots, à la cohérence du discours, au rythme et à la manière dont le texte s’articule. Ces éléments formels revêtent une importance capitale tant sur le plan sémantique qu’interprétatif. Dans cette nomination, il y a une pensée qui vient à l’esprit : Premièrement, elle n’a pas pour but de créer un environnement stable, mais plutôt de susciter une médisance et une rivalité avec le ministère du tutelle.
Eto’o érige un cadre de référence à travers cette nomination, donnant ainsi le ton d’une présidence. Avec des désignations telles que le N°1… le N°2… Le chargé de mission et le porte-parole, l’aspect présidentiel est donc visible. En omettant délibérément le poste de conseiller, il est stratégique. Eto’o évite d’être perçu comme subordonné dans l’opinion publique, il n’y a pas de nomination officielle parce qu’il souhaite démontrer à l’opinion son indépendance. Mais nous savons qu’il est bien conseillé et pas par n’importe qui. Deuxièmement, il y a une autre caractéristique qui est frappante : ces nominations s’articulent autour de l’unité nationale.
Les régions les plus en vue du Cameroun sont représentées à des postes clés, ce qui illustre une stratégie d’appropriation du terroir. Par ailleurs, l’emploi des temps verbaux « vu » et « sont à compter » ainsi que l’utilisation répétée de termes spatio-temporels tels que « vu la constitution », « vu la loi », « vu les statuts », « vu les textes », souligne un parallèle avec l’anaphore des nominations présidentielles, ce qui suggère des signes probables liés à une intention de légitimation et de conformité aux lois et règlements en vigueur. Mais qui en réalité est un contre pouvoir qui se dresse déjà. Dans ce texte de nominations, les figures de style et les jeux de mots sont subtils, comme on dirait dans cette antanaclase que j’invente : « je suis né après vous mais vous ne serez pas avant moi », un enchevêtrement de mots et de phrases dans le cœur vaillant du Pitchichi.
Cette nomination n’est en rien fortuite ; elle obéit aux règles de la morphologie, de la sémantique et de la syntaxe propres au discours français bien ficelé et bien pensé. C’est une mise en lumière de l’homme en tant qu’objet de communication, tel des panneaux signalétiques, le vert, le jaune, le rouge. Ici je fais appel à la méthode arc-en-ciel utilisée en Marketing. Eto’o est sur la couleur rouge. A chacun de voir. Je m’arrête là : cette nomination représente le véritable début de l’action politico-sportif d’Eto’o Fils. La sauce que le gouvernement aura du mal à digérer sera celle que prépare ce bonhomme célèbre, aimé, doté de charisme, et imprévisible, car l’histoire réserve bien des surprises dans nos pays d’Afrique. S’il était dernièrement en France, ce n’était pas n’importe quelle France, mais celle d’aujourd’hui avec les dirigeants d’aujourd’hui d’une autre planète. Mais, comme le soulignait un ministre retraité du nord Cameroun aux putschistes du 6 avril avant leur passage à l’action, « ces gens je les connais, j’ai travaillé avec eux, vous ne pouvez pas ». Et il s’était arrêté là. Ces hommes de Yaoundé ce sont des montres. Quand tu leur montres que tu es cerbère, il te traite comme tel. Pour eux, en dehors de la ruche, l’abeille n’est rien d’autre qu’une mouche. C’est pourquoi je donne toujours de bons conseils.