Présidentielle ivoirienne – Ecarté des enjeux par la Commission électorale indépendante ( CEI), l’ancien chef d’État Laurent Gbagbo, vent debout contre cette décision et résolu de participer à l’élection. Peut-il parvenir à ses fins ?
Le principal opposant historique d’ Alassane Dramane Ouattara n’entend pas lâcher prise. Malgré sa disqualification de l’échéance à venir, le leader du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire ( PPA- CI) a engagé la bataille pour tenter de renverser la vapeur. A Abidjan le prochain vote présidentiel s’annonce sans Laurent Gbagbo. Une décision de la CEI adossée sur sa condamnation à 20 ans de prison par la justice ivoirienne pour « braquage » de la BCEAO. Mais l’ancien président semble déterminer à lutter jusqu’au bout pour l’enregistrement de sa candidature sur les listes électorales. « Non, non et non je ne laisserai pas mon nom sali sans me battre. Je suis encore debout ! ». De quel moyen dispose Laurent Gbagbo pour atteindre ses objectifs ? « Le judiciaire et le politique jouent un rôle interactif et convergeant dans le cas Laurent Gbagbo ; il y’a peu de chance pour lui de faire revenir la justice ivoirienne sur sa décision, ce qui par conséquent aboutirait à la validation de sa candidature par l’organe chargé de superviser les élections. Seul Alassane Ouattara peut activer les leviers de son pouvoir pour décanter la situation de son prédécesseur ». Aimé Bounoung, chercheur et analyste politique, décrit les enjeux de ce qui fait l’actualité politique en Côte d’Ivoire. Un autre poids lourd de la politique ivoirienne, l’ancien chef d’État Henri Konan Bédié, n’a cessé de plaider au nom de « l’unité nationale », pour le retour de Laurent Gbagbo dans la conquête du pouvoir. Le Statu quo est maintenu.
« La crainte d’une répétition des crises postélectorales persiste en Côte d’Ivoire, relativement aux manœuvres le plus souvent imprévisibles des acteurs politiques du pays. Certes, Laurent Gbagbo a perdu quelques maillons forts de son combat mais il demeure un opposant à redouter au regard de sa capacité à mobiliser des foules ». Précise notre source. En Côte d’Ivoire, le débat politique met sur la scène les mêmes visages qui s’affrontent depuis des décennies. Ces derniers monopolisent l’espace public en mettant à l’écart la nouvelle génération émancipée. Épuisés par l’âge et de longues années de lutte, les inamovibles de la politique ivoirienne ne présentent aucune volonté de passer le flambeau aux jeunes leaders impatients de prendre les commandes. En effet, le problème lié au vieillissement de la classe politique touche l’Afrique de manière globale.
