Mag-Afriksurseine-Mars-2024

COMMENT LES AFRICAINS PERCOIVENT LE TEMPS DANS LE MONDE

AFRICAINS

Nous allons parler du temps africain sans insister sur les notions philosophiques, parce que si on fait appel à la philosophie dans la notion du temps, il faut faire l’exégèse des théologiens ou l’arbitrage des philosophes. Or, le paysan n’a pas besoin de tout cela pour comprendre à quelle heure il faut aller au champ, prendre son repos, ou rentrer de sa plantation à la fin de la journée, il scrute le ciel, regarde l’horizon et lève l’ancre. Donc, il lit le temps à partir de son état physique (fatigue soleil ou crépuscule, et de la nature). Ce dernier n’a pas de calendrier, et dormant dans les champs pendant des mois, il sait quand vient le jour de Noël, il peut donc sortir des champs pour retrouver l’ensemble de la communauté villageoise. C’est dire que le corps et la nature sont des éléments déterminants pour avoir une culture temporelle.

En effet, dans de nombreuses cultures africaines, le temps est généralement perçu différemment par rapport à la conception occidentale ou asiatique. Le temps africain est basé sur la nature, de nombreuses communautés africaines utilisent des indicateurs naturels pour mesurer le temps. Cela peut inclure l’observation des oiseaux, lorsque le corbeau passe le soir en chantant, la présence des criquets, ou certaines chenilles, des insectes, des plantes en fleurs, l’africain comprend le temps qu’il fait et s’applique par rapport à cela. Il y a d’autres éléments de la nature pour déterminer les saisons et les moments appropriés pour diverses activités agricoles.  Il y a une absence de calendrier formel. Contrairement à la société occidentale qui repose sur un calendrier rigide et des horloges pour organiser le temps, de nombreuses cultures africaines n’ont pas besoin de calendriers pour leurs activités quotidiennes. Les connaissances traditionnelles transmises de génération en génération sont souvent suffisantes pour gérer le temps de manière efficace.

Contrairement à cette marque du temps, certaines cultures indiennes voient le temps comme un cycle qui se répète mais sont très attentif à son évolution, parce que les cycles ne se répètent pas avec les mêmes enjeux et peuvent ne pas retrouver les mêmes personnes ; de nombreuses cultures africaines perçoivent le temps comme disponible où il s’écoule de manière irréversible. Cela peut influencer la façon dont les individus planifient leurs vies et leurs aspirations. Le plus souvent l’Africain ne se presse pas. L’Africain se sent propriétaire du temps. En Afrique, certaines personnes peuvent avoir une vision plus souple du temps, considérant qu’elles en sont les maîtresses, elles se lèvent tard, marchent lentement, annulent les programmes de la journée et passent plus de temps dans les futilités, tandis qu’en Occident, le temps est souvent perçu comme une ressource précieuse à gérer avec soin, car il ne peut pas être récupérer une fois écouler.

Le temps réduit la mémoire de l’Africain et pèse sur ses épaules surtout lorsqu’il vit en Afrique, si l’africain vivant en occident observe le temps comme hier, ce n’est pas la même chose quand il rentre en Afrique après dix ans, il a l’impression qu’il est parti il y a quelque temps. C’est sur le visage de l’homme africain que se lit le passage du temps. Regardons nos frères que nous avons laissé il y a dix ans comment ils sont emportés non pas par le poids de l’âge mais le poids du temps au regard de notre génération. A 60 ans la vie commence en Europe, en Afrique on doit lutter contre les pesanteurs. Si l’africain trouve le temps comme une éternité, cette éternité l’assèche. Il suffit seulement qu’on retrouve nos parents après 10 ans pour voir comment la vieillesse les a écrasés, alors qu’on les observe avec le regard de dix jours qui sont équivalent à dix ans.

Le temps crucifie l’africain alors qu’il en avait assez. A 60 ans en Europe, on fait le projet d’un avenir rajeuni, pendant qu’en Afrique on lutte contre son corps vieilli, lorsqu’on retrouve ses amis de la même génération, on est abasourdi par la vieillesse qui les a frappés. On ne reconnait plus son père ou sa mère, tellement ils sont affaiblis, pourtant des parents qu’on a laissé en pleine forme. C’est la puissance du temps lié à la conjoncture qui terrorise les gens. Pour la conception économique, l’Africain d’Afrique est toujours pressé quand il demande quelque chose en occident, il la veut tout de suite, parce que dit-il la mort est proche, la maladie, il te dira même qu’il y a la guerre qui arrive. Dès ce moment, le temps change sur le plan matériel. Le matériel bouleverse la conjoncture du temps. Le temps devient court quand il y a un enjeu financier. Lorsque tu envoies de l’argent, la personne ne te rend plus compte du service, elle te tourne, elle te dira comment il y a encore du temps pour gérer. Cette pression financière peut influencer la perception du temps, car les individus peuvent ressentir le besoin de prendre des décisions rapidement pour répondre à leurs besoins immédiats.

Il y a un temps africain. Dans de nombreuses cultures africaines, la communauté joue un rôle central dans la gestion du temps. Les activités sont souvent planifiées en tenant compte des besoins et des rythmes de la communauté, renforçant ainsi les liens sociaux. Finalement, la perception du temps est profondément enracinée dans la culture et peut varier considérablement d’une région à l’autre en Afrique. Cela montre à quel point il est fondamental de comprendre et de respecter les valeurs culturelles locales lorsqu’on interagit avec des personnes de différentes origines culturelles. C’est ainsi qu’il y a une perception du temps dans les sociétés africaines par rapport aux sociétés européennes. Cette différence de perception peut être influencée par divers facteurs culturels, économiques et sociaux, et elle peut avoir un impact sur la manière dont les gens interagissent et prennent des décisions. En revanche, les sociétés européennes ont une vision du temps plus axée sur la planification à long terme, ce qui peut donner l’impression d’une patience plus obstinée. Comme valeur économique le temps peut sembler plus court en Afrique lorsqu’il y a un enjeu financier.

Cela peut expliquer pourquoi les individus peuvent être pressés lorsque des enjeux financiers sont en jeu. Il est essentiel de noter que la perception du temps est complexe et peut varier considérablement même au sein d’une même culture. Les facteurs individuels, les expériences de vie et les influences extérieures peuvent tous jouer un rôle dans la manière dont une personne perçoit le temps. Il est également essentiel de respecter ces différences culturelles et de s’efforcer de les comprendre lorsqu’on interagit avec des personnes de cultures particulières. Cette approche sur la culture est très intéressante et met en lumière les différences fondamentales qui existent entre les conceptions européenne, africaine et indienne du temps. Chacune de ces conceptions reflète les valeurs culturelles, les croyances et les priorités de chaque société. Les Indiens planifient et travaillent efficacement dans le présent pour préparer l’avenir. Il y a une forte valorisation de la productivité et de l’accumulation d’efforts dans ce contexte-là.

Le temps atemporel africain, l’africain ne sera jamais pressé s’il n’y a aucun enjeu ou danger devant lui. Il sait que Dieu lui a donné le temps, un disponible mais un temps infernal. Il y en a assez, au point d’en tuer d’autres. On entend généralement les gens dirent, “nous tuons le temps”, nous meublons le temps, nous passons le temps, c’est-à-dire à ne rien faire. Cette conception peut parfois conduire à une patience accrue et à une vision plus détendue du travail et de la vie. Dans la conception indienne du temps, il est davantage lié à la cosmogonie et à une force intemporelle. Le temps est perçu comme un cycle, et il est capital de se concentrer pour parfaitement faire les choses. Dans la conception indienne, prendre le temps c’est synonyme de se concentrer pour convenablement faire. Je travaille et je m’arrête pour reprendre en même temps et dans les mêmes conditions. En Afrique si on te dit que j’ai tout mon temps cela signifie, que je ne suis pas obligé de le faire maintenant ou de le faire tout court.

Ces différentes conceptions du temps ont des implications majeures dans la façon dont les individus interagissent avec le monde qui les entoure. À la fin de notre exposé on rappellera également les différentes approches de la spiritualité, de la foi et de la philosophie qui influencent la vie quotidienne. Le temps de Dieu. Il y a un temps pour tout. Finalement le maître de l’univers l’a limité. Somme toute, il est important de reconnaître et de respecter ces diverses conceptions du temps dans un contexte mondial. Comprendre la manière dont différentes cultures perçoivent le temps peut faciliter la communication interculturelle et favoriser une meilleure compréhension entre les individus et les communautés ayant des backgrounds culturels différents.

Le monde a son maître, il fonctionne avec l’énergie que ce maitre renvoie, il veut ceux qui le transforment. A celui qui s’exerce, il donne plus de faveur, plus de connaissance et il ouvre ses secrets, c’est pourquoi il est dit que celui qui cherche trouve et on trouve toujours. Car Point carré dit à force d’avoir cherché sans trouver, on finit par trouver sans chercher. Quand tu regardes ta montre avec l’intention dans l’esprit d’accélérer le temps, le temps dure. Si tu travailles sans regarder, il court. Et en tant que pasteur, je sais qu’il y a un temps pour tout.

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