Mag-Afriksurseine-Mars-2024

L’ECRIVAINE MARTHE CECILE MICCA (interview)

Bonjour Madame Marthe Cécile Micca et bienvenue sur AfrikSurSeine, nous vous remercions d’avoir accepté de nous accorder quelques minutes de votre précieux temps. En effet, c’est avec vous que nous poursuivons cette série d’interviews. Afin de mieux vous connaître, pouvez-vous, vous présenter à notre vaste public en répondant à cette série de questions ?

Parlez-nous de vous :
Bonjour chère petite sœur Priscilya, tout à d’abord, je souhaiterais saluer votre engagement dans les œuvres culturelles, depuis un certain temps, je vous suis, et j’apprécie grandement votre parcours et votre passion pour l’écriture, vous êtes une écrivaine sur qui on va bientôt compter dans notre continent, pour répondre à votre question, je dirai que je suis Marthe Cécile Micca, je suis écrivaine, je suis également infirmière, je suis camerounaise et je vis à Lausanne en Suisse. Je suis mère d’une fille. Je suis né à Mbalmayo, ville de mon enfance qui m’a beaucoup forgé un tempérament de battante.

Je suis passionné par les livres des femmes qui ont mené les combats féministes, comme Simone de Beauvoir, Elizabeth Badinter, Hélène Carrère d’Encausse, je vous conseille d’acheter tous les livres qui concernent ces dames-là. Il y a également Paulo Coello et Toni Morrisson, au niveau du Cameroun, je ne manquerai de citer des grandes sœurs comme Calixte Beyala qui est mon modèle, il y a Mongo Béti, qui a été pour moi un précurseur du livre à succès que j’ai écrit, intitulé Mbalmayo terre de grâce. Pour finir ma biobliographie a pour premier livre le libéralisme communautaire de notre président bien-aimé, dans lequel il démontre une grande philosophie politique inimitable, j’ajouterai l’idée sociale chez Paul Biya du professeur Hubert Mono Djana.

Quelle est, selon vous, la qualité la plus irréprochable à avoir pour une femme dans une société patriarcale à l’instar du Cameroun ?

Son authenticité, une femme camerounaise doit rester elle-même d’abord, au lieu de tenter de se transformer et chercher à s’acculturer, elle doit rester avec les valeurs ancestrales, elle doit se cultiver et connaitre son pays, sa ville, ses origines, c’est dans ce sens que j’ai écrit Mbalmayo, ce sont mes souvenirs, elle doit   savoir que son destin est de  fonder une famille, et avoir le sens de la solidarité, elle doit cultiver le leadership, et se valoriser sans nuance et sans complexe. chaque femme doit laisser des traces sur son parcours de la vie, c’est un héritage à léguer.

Pensez-vous qu’une femme africaine, pourrait s’épanouir et évoluer dans un secteur d’activité majoritairement masculin au Cameroun ?
Oui, les femmes africaines ont démontré depuis quelques années qu’elles sont capables de faire tout ce que les hommes peuvent effectuer, il y a eu des femmes présidentes, Premier ministre, ministre, généraux, directrice et femmes d’affaires propriétaires de gigantesques industries, donc la femme africaine s’est déjà épanoui et va continuer de s’épanouir, elle est dans l’obligation de s’épanouir, regarde dans le domaine de l’écriture comment elle domine les scènes littéraires.

 

Quels sont les principaux obstacles qu’elle rencontrera dans ce type de milieu typiquement masculin ?

Assurément le complexe des hommes de voir souvent les femmes faire mieux qu’eux est dérangeant, il y a le harcèlement qui ne manque de façon direct ou indirect, et le fait qu’il n’y ait toujours pas l’égalité des chances pour les femmes m’offusque, mais je sais que cela viendra puisque nous nous battons pour cela dans nos écrits, dans nos discours, dans nos articles et chroniques, l’avenir est au féminin, pas au féminin pour prendre la place de l’homme mais pour la reconnaissance de sa place au sein de la société. N’ayons pas peur de prendre des responsabilités.

Considérez-vous être devenue la femme que vous avez toujours rêvé être ?
Le chemin est encore devant moi, mais en tant que chrétienne, je peux, avant toute chose, remercier le Seigneur de m’avoir permis d’arriver où je suis actuellement. J’ai fait de bonnes études, j’ai aidé ma famille et des proches,  j’ai fait tout ce que je pouvais espérer pour l’instant à mon niveau. J’ai rencontré les gens que je souhaitais  rencontrer, j’ai lu des livres que j’enviais,  j’ai arboré ce que je voulais, j’élève ma fille dans des valeurs augustes, je fais tout pour aider mes semblables dans ma professions, voilà… disons que le meilleur est à venir ahahahahahaha.

Selon vous, quelles sont les 5 qualités nécessaires à une femme qui veut réussir dans la société actuelle ?
Comme je l’ai dit, il faut qu’elle soit studieuse, qu’elle sache que c’est par l’école qu’elle sera dans l’obligation de réussir, qu’elle soit digne, ne pas se rabaisser parce qu’elle veut quelque chose, qu’elle soit téméraire, qu’elle ne renonce jamais à ses ambitions, et surtout qu’elle soit honnête envers elle-même et envers sa société. Donc, en définitive, qu’elle reste sur le droit chemin et qu’elle garde le cap
Quels sont vos 2 meilleurs best-sellers ?
Il y a eu le livre Mbalmayo terre de grâce, qui a reçu le prix du meilleur écrivain 2018 à Paris, toute la ville de Mbalmayo et ceux qui se réclament de cette ville l’ont acheté partout où il se trouvait dans le monde, et aussi destin d’amour qui est un essai, je dirai sur la philosophie de l’amour et de la vie.


Quel est le dernier livre que vous avez lu ?
Les méditations de prisons du professeur Edzoa Titus, je vous conseille de l’acheter

Quels sont vos projets futurs ?
Mes projets sont pour le Cameroun, j’ai une association qui s’occupe des enfants abandonnés, j’ai encore des choses à écrire sur le monde, je suis au service de ma société, c’est une passion, je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve, mais attendons voir, mes projets sont là vous saurez.

Madame Marthe Cécile Micca vous avez publié il y a peu, un article relatif à la valorisation de la communauté Béti. Considéré comme l’Afrique en miniature, le Cameroun est reconnu pour sa diversité culturelle. Pensez-vous Madame, que sa multiplicité ethnique serait en réalité un frein à son développement ?


Je comprends le fond de votre question, la diversité culturelle commence par une solidité de ta propre culture pour ne pas se noyer dans l’ensemble, ce n’est pas une culturaliste étroite, mais il s’agit comme les mille-pattes ou la tortue qui se resserrent autour de soi pour se détacher et prendre le chemin qui assure, la diversité ne doit pas nous exclure de l’unicité. Retrouver sa communauté, c’est la valoriser et la distinguer et lui donner de l’envergure pour faire face à la bourrasque qui peut l’emporter parce qu’elle ignore ses potentialités.

Merci Madame Marthe Cécile Micca pour cet échange instructif.
Je vous remercie et je vous encourage.

Priscilya MANGA
Ecrivaine, chroniqueuse et coordinatrice des interviews d’AfrikSurSeine

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2 réflexions sur “L’ECRIVAINE MARTHE CECILE MICCA (interview)”

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