Visite électorale ? Visite de courtoisie ? Ou humaniste ? Pour l’instant rien à dire. Toujours est-il qu’à son arrivée au Carrefour Ngwezi, Marine Le Pen a été accueillie en cortège par des partisans revêtus du Salouva Zena M’déré. Disons qu’il s’agit bien d’une visite à la fois politique et humaine, comme en témoignait l’accueil chaleureux qui lui a été réservé. Pour le rassemblement nationale, il s’agit d’une visite inscrite dans une série de rencontres visant à appréhender au mieux les réalités et les défis auxquels sont confrontés les populations mahoraises.
Les autochtones se sont efforcés de lui offrir un protocole digne, jusqu’à danser avec elle sur les rythmes des chansons locales. Accompagnée de quelques agriculteurs et éleveurs, elle a visité les sites agricoles et d’élevages dans un esprit démocratique. La démocratie est une notion qui se cultive ; nous devons donc saluer la franchise des habitants de Mayotte, qui agissent en toute transparence, contrairement à d’autres qui dissimulent leurs véritables intentions. Mayotte est un bastion politique français mythique, et cet accueil lui ouvre la voie à la présidentielle de 2027. Il n’y a pas de commentaires à faire, ni d’ordre philosophique ou psychologique.
Marine Le Pen avait déjà été accueillie avec le même enthousiasme au Tchad, où elle avait été reçue avec la même chaleur maternelle, portant les enfants dans ses bras. Aujourd’hui, les Français la perçoivent différemment, car son discours a changé : il est apaisé et tactique. L’Afrique s’éloigne de la France, et il est à craindre que la France ne cherche à la récupérer de force. Les enjeux sont clairs : l’Afrique ne va pas se laisser dépouiller sans réagir. Elle ne souhaite pas renoncer à la culture française, mais exige le respect des valeurs qu’elle incarne, ce que la France semble refuser d’admettre.
Quelle que soit la destination en Afrique, Marine Le Pen serait accueillie avec la même ferveur, car l’Afrique est un continent hospitalier. Comme le disait le président ivoirien, « la France ne va jamais à l’église, je suis resté avec les fleurs fanées à la main. » En politique, il faut s’attendre à tout : le processus d’élection de Marine Le Pen est en marche, et il faudra beaucoup de détermination pour la contrecarrer. L’Afrique devra endurer cette épreuve et chercher ses propres antidotes, en comptant sur elle-même.