DES GELULES EN J’AIME, L’ADDICTION
CHIC EN UN CLIC ?
La seule drogue légale du monde, consommée sans modération de nos jours
juste au travers d’un écran.
Un j’aime, un partage, une gélule.
« Mais où se trouve-t-il ? Ah le voilà ! » Sérieusement, qui ne s’est jamais posé cette
question dès le réveil, lorsqu’il le cherche ? C’est notre premier réflexe à tous ou tout au
moins la majorité d’entre nous dès le matin. Il détermine ainsi nos humeurs quotidiennes.
Il réglemente nos journées. Il suffit d’un « j’aime » pour booster notre moral. Il fait
désormais partie de notre intimité. Très souvent, nous passons plus de temps avec lui
qu’avec nos proches et pourtant il suffit dans une simple poche.
Vous l’avez compris, le téléphone, ce tout petit objet nous rend de plus en plus dépendants
et moins autonomes. Vous est-il déjà arrivé de vérifier l’orthographe d’un mot tout en
sachant parfaitement comment il s’écrit ? Et bien voici une bonne nouvelle pour vous,
effectivement vous n’êtes pas le/la seul(e) à le faire sur cette planète. Son utilisation
démesurée a un impact considérablement nocif sur nos capacités cognitives car il altère
notre sens de jugement.
« X a réagi à votre commentaire », « X a aimé votre photo », ou encore « X a ajouté du
contenu à sa story » voilà en quelques mots ce qui représente le quotidien d’un(e) juvénile
de l’année 2023. C’est dans cet univers qu’évoluent les jeunes qui, s’enfermant dans une
bulle virtuelle, s’identifient à des personnes qu’ils considèrent comme modèles de réussite
à l’instar de ce qu’on appelle « les influenceurs ». A titre d’exemple, nous pouvons noter
un mimétisme flagrant de la jeunesse africaine sur le style vestimentaire, le mode de vie et
même le physique pulpeux qui reste pour le moins factice des stars américaines. C’est dans
ce sens que nous avons un accroissement galopant de la chirurgie plastique sur le continent
africain, afin de maintenir une certaine image stéréotypée de la société.
Notons toutefois qu’il y a un réseau social qui nourrit particulièrement cette addiction. De
part, son format à vidéos éphémères et successives, il peut facilement nous faire passer toute
une journée le téléphone à la main. Le géant réseau chinois TikTok, du fait de son caractère
compulsif, alimente une attitude nombriliste et donc peu empathique. Ceci au travers des
courtes vidéos de motivation basées sur le « moi » et moins sur le « nous » ou sur le « toi ».
Cela peut sembler anodin mais avec du recul, l’on peut se rendre compte que ces réseaux
sociaux contribuent énormément à l’édulcoration des valeurs africaines au profit de la
globalisation, à la déshumanisation des internautes suite à leur insensibilité face à la douleur
de l’autre, mais pire encore au cyber-harcèlement qui conduit parfois à des suicides.
Le monde virtuel est un univers en plein essor qui subit des transformations chaque jour.
Monde, qui nous offre de nombreuses opportunités et perspectives de vision. Son caractère
illimité et opaque ne devrait pas nous freiner dans notre volonté d’expansion. A contrario,
il nous amène à faire preuve de plus de responsabilité pour une meilleure utilisation.