« Les racines du bien ou la Parenthèse Enchantée » de serges Ngounga est en ligne depuis deux mois. C’est un recueil de poésies. Il y a moins d’un an, Serges Ngounga et Samuel René Pefoura ont publié un livre qui portait sur l’histoire du peuple Bamoun. Serges Ngounga en solitaire cette fois, revient avec ce recueil d’environ 60 poèmes dans lesquels il utilise un style très souple, rythmé et quelquefois engagé. Tous les poèmes sonnent fort, même ceux qui semblent glisser sur des douces émotions. Ils ont été écrits dans des villes précises en des temps réels. (En pleine forêt de Mennecy, à Wissous etc.) vidéo d’une émission Télé sur Serges Ngounga https://o-trim.co/svd
Il est difficile de déterminer avec exactitude la date de rédaction des « racines du bien », on sait seulement que le recueil a été rendu public en pleine fête de fin d’année. L’originalité de ce recueil, réside dans le premier poème, qui est une sorte d’introspection : qui suis-je ? titre l’auteur.
Ce premier poème explique en particulier l’identité d’une communauté humaine et pleine d’espérance qui entoure l’homme « je suis un aviateur » « je suis un marchand de tapis. » En insérant ainsi une histoire populaire dans le premier poème, le poète historicise et socialise sa personne dans un monde pluriel et laborieux. Ce poème conduit ainsi le sens philosophique de l’identité à un niveau spirituel et moral.
Du coup, il nous offre un avis distinct pour chacun des poèmes qui vont suivre. Le second poème est intitulé « racines », « assis sur l’une des branches, je scrute l’horizon », on peut imaginer que le poète s’isole comme Lamartine dans la nature et un arbre est l’endroit idéal pour méditer, il scrute l’horizon, car la nature est le seul endroit où l’on peut confier notre moi profond sans être trahi. La nature est un lieu immortel, elle garde toujours cette trace éphémère notre extase. On se confie en elle, parce qu’elle dure. L’arbre sur lequel il est assis, a des racines extérieures, mais aussi des racines profondes, invisibles et c’est là où le poète s’élève.
Mais en continuant la lecture de ce poème, on se rend vite compte que le poète retrouve tout ce qui rend la vie belle : le soleil, le vent, les fruits. Jusqu’à en faire une camaraderie avec les éléments de la nature. Il y a une personnification des composantes de la nature dont le poète invoque.
Il s’agit pour serges Ngounga de montrer que tout dans la vie concoure à notre transformation, c’est pourquoi la parenthèse dans ce poème devient enchantée ; l’arbre qu’on pensait être immobile marche avec le poète, et le cœur de celui-ci s’ouvre comme s’il avait retrouvé un compagnon. Dans le troisième poème « imagination », le poète se dévoile, il devient un véritable conseiller de la vie ou alors un prophète, « tu verras ». Ici c’est l’intellectuel prisonnier d’une situation qui pousse un cri et sort du lieu où il est enfermé pour retrouver sa liberté de penser ; comme pour dire qu’on n’enferme pas l’esprit d’un intellectuel, sinon il pousse un cri et se libère, « devant le réel et de l’irréel, notre imagination va au-delà … »
Nous tombons sur le poème « vie ». Le choix du titre est expliqué dans les premières lignes du vers, « volonté de vivre » on voit que Serges aimerait inscrire ces poèmes sur le chemin de la vie, de façon à ce que chaque personne qui passe sur ce chemin, explique son parcours pour « se connaître soi-même. » Chemin où on retrouve la joie et le bonheur, mais qui viendrait de la laideur du monde et plus précisément des obstacles de la vie où des inconnus sont forcés de vivre ensemble. La vie est mise sur un tableau, tout passant peut l’apercevoir, et les regards dessineront des traits invisibles et ces passants comprendront qu’ils ne sont pas les seuls à éprouver les émotions sur le chemin de la vie.
Dans ce poème, Serges utilise une métaphore ; en fermant les yeux, il écrit non plus avec sa mémoire, mais avec son âme, pour suggérer au monde, sa présence et sa non-présence, sa visibilité et sa non-visibilité au milieu des êtres. C’est ici la force du poète, quand il faut des contraintes stylistiques, il devient simple mais profond. Il ressemble à ce poète qui vous mène dans la nuit noire et n’allume la torche que pour ceux qui le suivent, car il n’a pas besoin de lumière artificielle pour traverser une nuit noire. C’est ainsi que les poètes marchent se servant d’une lumière surnaturelle, mais sublime dans la nuit noire, sans éclat, sans éclair, mais fumante par la vie. Une force. Nous savons que les mots dans un poème peuvent perdre leur pouvoir à force de les utiliser sans valeur sémantique, mais pas ici. Dans ce poème le terme « vie » se libère de la forme et des contraintes stylistique pour être libre de « se dire. »
Serge cherchait dans cette figure de style à créer un contraste pour donner du relief à l’image évoquée et en accentuer le pouvoir de la vie sur l’homme, inscrit dans le temps et dans l’espace. Pas d’antithèse, du moins il n’est pas évoqué, il laisse au lecteur imaginer. « On a aimé la vie. » Pourtant, celui qui le dit encore jeune, alors il inscrit le reste dans le temps.
Pourtant dans le poème combat, serges ne trompe pas son lecteur. Il l’avertit pour les combats qu’ils rencontreront sur le chemin de la vie. En tout cas, c’est ce à quoi on pense le lecteur comme moi lorsqu’il lit les lignes suivantes :
« Très tôt, déjà, je poussais mon premier cri. » La première manifestation de ma lutte. » En effet, dans ce poème, le combat est pour le poète une marche dans « les grandes enjambées. »
Aidé par la foi pour un autre monde, lointain dont le « sourire à la vie » rend tellement présent. « Se battre, se battre » dit-il.
Ce poème me rappelle la muse principale de Lamartine dans Adieux à la poésie, « souviens-toi de mon combat » après m’avoir aimé sur la terre.
Ce recueil de poèmes dans son ensemble n’évoque aucune angoisse, car le poète ajoute des références à des notions moins sombres ; tel que « temps précieux » « confiance, » « l’amour » « richesse intérieure, » « traversée du fleuve. » Pour serges Ngounga, même s’il fait certes nuit, mais il ne fait pas la nuit-noire. Il y a cette lampe qui luit, qui éclaire ; c’est-à-dire qu’elle éclaire avec tendresse ; mais parce qu’elle éclaire avec bienveillance, elle ôte toute mélancolie. En effet, la nuit-noire peut être source d’angoisse ; mais la confiance qu’il a, en fait traverser le fleuve ; parce qu’elle se projette une lumière divine qui réchauffe non pas son être profond, mais tous ceux qui sont auprès de lui.
Serges NGounga est un grand poète, la victoire lui est acquise. Il faut comprendre par là qu’il a gagné la vie, il a gagné sa vie. C’est-à-dire qu’il s’est enrichi d’un nouveau monde qu’il adore. Le monde poétique.
Il semble se décharger de cette contrainte morale, puisque la poésie, elle-même quelquefois est un combat ; et un combat aussi brutal que la vie. D’ailleurs « dans la vision et grandeur du peuple Bamoun, du temporel à l’intemporel », il magnifie grandement sa philosophie et sa vision de la vie dans un poème resté célèbre « Mfansiene. » Dans ce poème il y a quatre vers d’une grande profondeur lyrique, qui rappellent Lamartine :
« Dans cette immensité verte qui m’entoure,
Aussi dense que les pensées qui m’assomment,
Je cherche le visage des dieux, pour mon salut.
Afin de sortir d’un environnement oppressant. »
Eh oui, la poésie est l’expression parfaite de l’esprit. Victor Hugo disait que la poésie est un monde enfermé dans un homme », dans le même sens Fréderic Garcia l’a aussi bien vu quand il dit : « la poésie est la rencontre de deux mots que personne n’aurait pu imaginer ensemble. »
En lisant ce recueil, je peux affirmer que serges Ngounga est un poète original et attachant. Le poète Serges Ngounga est aussi un grand communicateur. Être
Images de vision et grandeur du peuple bamoun https://o-trim.co/SPW