PAR HERMINE MOUTO MATEO
La passion de promouvoir les artistes a toujours brûlé en moi. Dans mes jeunes années de collège, je ressentais ce besoin de mettre en lumière ces musiciens qui, au-delà de leurs performances sur scène, avaient quelque chose d’autre à offrir en dehors de leur spectacle. Le véritable artiste est souvent un être discret, calme et énigmatique. C’est à travers ses actions qu’il surprend. D’ordinaire, il se produit puis disparait, laissant derrière lui un public captivé par son talent, désireux d’en savoir plus sur lui.
Pourtant, l’artiste ne révèle jamais tout, il garde jalousement ses trésors au plus profond de son être. C’est pourquoi j’ai décidé de prendre la parole sur cette plateforme, pour exprimer ce que les artistes n’ont pas dit, mais qu’ils auraient pu dire. Je m’engage à explorer et à sonder les cœurs des artistes, afin de compléter ce qui n’a pas été fait ou dit lors de leurs apparitions publiques. Car l’art, c’est la beauté, ou plutôt, c’est remettre la beauté au premier plan. Mon premier choix se porte sur Nguisa. Le connaissez-vous ? Peut-être pas encore. Pourtant, il est là, tout prêt de vous. Je vous invite d’abord à regarder ses clips, en particulier celui qui l’a propulsé : « Nanou ». Cette vidéo sur YouTube compte déjà 700 000 vues, un véritable record pour une chanson.
La réalisation de ce clip est tout simplement exceptionnelle. L’histoire commence à la gare du Nord de Paris, un moment qui semble être une simple pause café. Un homme répond au téléphone en chantant, et jusqu’à ce jour, ceux qui ont regardé cette vidéo pensent qu’il est le chanteur principal. Pourtant, il s’agit en réalité d’un ami bien-aimé à qui Nguisa laisse la vedette. Dans ce café où amis et passants se croisent, le mouvement incessant de la gare emblématique de Paris donne à la chanson une nouvelle dimension. Nguisa a su saisir l’essence de cet endroit, transformant la scène en une véritable fête où les voyageurs arrivent et repartent, tandis que d’autres observent tranquillement les gestes des hommes, immuables. C’est un véritable tableau romantique, Nguisa lui-même émerge tel un gentleman, se fondant dans le décor exceptionnel du clip.
Entouré d’amis, probablement d’autres artistes, sur une table voisine, il participe joyeusement à l’atmosphère chaleureuse du café. Des rires s’échappent, des éclats de bonheur résonnent, dans un appartement . Allègrement. L’ambiance est magique, imprégnée de la simplicité des acteurs, vêtus de tenues décontractées, mais sensuelles et séduisantes, parfaitement adaptées à cette soirée colorée qui se déroule avec entrain. Nguisa ne se dévoile qu’à la fin de ce brunch, apparaissant tel un voisin invité dans une tenue de nuit, tandis que l’actrice principale exprime sa détresse face à un amoureux encore retenu à Londres.
Les rires fusent à travers la salle, des railleries aux sarcasmes moqueurs des amies de la Duchesse des lieux. Cette chanson, véritable classique du makossa rumba, qui se hisse au sommet de l’art. Parfois, il suffit d’une chanson pour changer le destin d’un artiste, et Nguisa possède cet atout capital. Il incarne la voix de son époque, écrivant des paroles sur mesure et les interprétant avec une sensualité féconde. Il semble déchirer tendrement un voile pour révéler un monde miniature et intime, où le temps semble s’écouler différemment. En observant cela, je conclus que Nguisa est la porte d’entrée académique vers un rêve musical diversifié, où se mêlent sensations, visions poétiques et danses colorées. Il évoque le jeu de cithare d’un chanteur d’opéra, ajoutant une dimension de méditation et d’évocation à son art, puisque ses chants rythment la marche des grands.