Mag-Afriksurseine-Mars-2024

LE COUPLE DE L’ANNEE JOSEPH ET INNA

On les appelle le couple de l’année, en référence à l’insolite de leur relation au sein de la société camerounaise. On n’avait jamais vu un gentleman aussi beau s’aventurer dans les broussailles et la forêt dense du Cameroun à la recherche de l’amour, tout en gardant un esprit constructif. Depuis quelques temps, Joseph Wogha, puisqu’il s’agit de lui, est accompagné de la petite pygmée appelée Inna, qui est toujours à ses côtés. Un amour en marge des normes sociales habituelles, mais en accord avec les valeurs morales qu’ils se sont imposées. En amour, il n’y a pas de frontières ni de tribus. Le cinéaste et photographe, élevé dans un environnement urbain, était allé, à l’occasion d’un reportage, dans les forêts du sud. Après avoir connu une grande déception, il décide de changer de vie.
Il commence par changer de type de femme. Au lieu des femmes modernes, il préfère désormais les pygmées. C’est Inna qui tombe sous son charme. Il la récupère, la nettoie avant de la passer à l’abattoir ;  calfeutré dans les cabanes de pygmées, ce dernier va plier ses jambes pour être à la hauteur de la taille de la maisonnée. Il passe des  douces nuits sur douce nuit et oublie même d’aller à la plantation qui était son premier objectif dans la contrée. A  Inna, il montre toutes les prouesses de la vie mondaine, les positions 44, les alcôves du matin, jusqu’aux jeux des caves.  Inna elle même ne se laisse pas faire, à son tour elle démontre ce qu’elle s’est fait, les « allongés »,  qui consiste à grandir en plein ébat amoureux. du coup le couple retrouve la taille d’équilibre, c’est l’apothéose. Les nuits s’enchainent,  une, deux, trois et depuis l’homme s’est oublié.  un couple jovial qui  s’entrelacent et prennent la vie comme elle vient, partout, au champ, là où c’est possible sur une terre plate l’un monte sur l’autre.
Le jeune homme est tout proche d’elle. Les pygmées, avec leur tempérament de soumission, s’offrent à lui, à temps et à contretemps. Surtout qu’Inna est une femme travailleuse, elle cultive, plante une bananeraie et se met au service de son compagnon. Les deux entrent dans une sorte de symbiose. Sans tarder, ils se  découvrent  l’un l’autre une harmonie parfaite. Celle qu’on croyait ignorante du monde moderne insulte son mari en direct, sans s’en rendre compte.  Après un « Tempote », elle exprime son accablement face à la chaleur dans laquelle elle baigne et qualifie Joseph de « pauvre imbécile ». Malgré cela, la relation est scellée. Le couple voyage et annonce leur mariage pour ce mois même. Tout compte fait, Joseph Wogha a brisé les tabous et incarné un modèle d’émancipation.
Certains ont vu dans cette relation une supercherie, mais il semble qu’ils aient déjà deux enfants ensemble. Ils partagent leurs vies, leurs idées et s’épaulent dans leurs travaux, s’entraidant  mutuellement. Parmi les nombreuses bénédictions qu’ils ont reçues, ils ont eu celle du pasteur Makosso de la Côte d’Ivoire. À ce jour, la vie de  Joseph ne peut se concevoir sans Inna, ni Inna sans Joseph. C’est sans doute l’une des plus formidables histoires d’amour de tous les temps au cameroun, en tout cas, une histoire remarquable. Lorsqu’on observe ce couple, l’amour reste le maître-mot de cette relation étonnante, qui va multiplier les aventures. Et voilà, Joseph a rendu sa vie facile, sans contrainte, et il  vit sa frénésie,  comme s’il était un homme libéré. Quel plaisir, le soir, de feuilleter les entrailles d’une pygmée.
Tout se passe comme si le temps accélérait leur pas… Chacun sait qu’ils ne peuvent plus s’arrêter, plus que le public les a adoptés. En attendant de trouver un remède pour ces deux Camerounais, il faut les apprivoiser avant qu’ils n’abusent de nos sens et savourer leur mariage à venir. Le temps nous dira un jour ce qu’il en est de l’avenir de cette femme profondément enracinée dans ses terres. Je sais qu’il aura du mal à faire face quand je pense à la dureté du corps d’une pygmée, aussi solide qu’une carapace, et leurs dents aussi acérées que des épines. Je dis bravo à l’homme. Voilà un homme.

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