Mag-Afriksurseine-Mars-2024

LANCEMENT DU MAGAZINE AFRIKSURSEINE

Propos recueillis par Hilaire Sopie

Calvin Djouari, promoteur  du site AfrikSurSeine, a organisé  sa première réunion avec les collaborateurs pour discuter de la création d’un nouvel organe de presse à Paris. Invités à cet échange, nous avons profité de l’occasion pour l’interroger sur divers sujets, notamment l’enseignement et  l’écriture.

Bonjour Calvin, dans le ballet incessant des mes interviews avec toi,  il y  a encore cette petite énigme délicate : es-tu  enseignant ou écrivain ?

Je me trouve à la croisée de ces deux vocations, intimement liées par la connaissance mais distinctes dans leur essence. L’enseignement m’a requis une formation académique rigoureuse, tandis que l’écriture s’épanouit sans chemin tracé ni école dédiée. L’écriture est une discipline sans certitudes où le talent ne s’encadre pas. L’écrivain, libre de toute contrainte institutionnelle, embrasse un art majeur nécessitant une initiation tout à fait personnelle. À l’inverse, l’enseignement est encadré par des diplômes et des normes académiques claires. Bien que ces diplômes ne garantissent pas la capacité à écrire, l’activité d’enseigner enrichit le style et la maîtrise littéraire, comme en témoigne mon expérience de juriste où la rédaction juridique, par ses récits semblables à des jugements, éveillent  et nourrissent  la curiosité.

Lors de la récente sixième édition du festival de littérature africaine à Paris, la mairie du 6ème arrondissement peinait à contenir l’affluence des passionnés. Quelle est la raison de cet attrait croissant pour la littérature africaine ?

Nous assistons à un renouveau littéraire comparable à celui des années 60 marqué par des figures emblématiques telles que Camara Laye, Mongo Beti, Aké Loba, Seydou Badian, Senghor, Joseph Kizerbo, et Bernard Dadié, dont les œuvres passionnantes ont marqué leur temps. Récemment, ce dynamisme s’est confirmé avec les deux derniers lauréats africains du prix Goncourt : la Camerounaise Djaili Amadou et le Sénégalais Mbougar Saar, auteurs d’œuvres fulgurantes qui ont ravivé l’émerveillement et stimulé l’intérêt pour la nouvelle littérature africaine. Celles-ci, authentiques et limpides, naviguent entre le réel et l’imaginaire, et trouve un écho particulier dans l’actualité récente, poussant les écrivains africains à exprimer leur désenchantement face aux réalités politiques, économiques et sociales. Cette littérature est également soutenue par les milliers d’articles rédigés par les auteurs eux-mêmes et le travail des influenceurs, qui jouent un rôle crucial dans la promotion de ces œuvres littéraires.

Avez-vous déjà rencontré des jeunes écrivains africains ? Pensez-vous que l’Afrique a pris conscience de l’importance capitale d’écrire ?

Je suis un homme de la  sobriété, un écrivain qui donne libre  cours à son inspiration. Je vois avec  quel enthousiasme les jeunes s’approchent de moi, en quête de secrets que je leur dis inexistants. Il n’y a pas eu de miracle grec ; les Grecs récitaient l’Odyssée, ce qui signifie qu’ils lisaient. Moi, je suis l’écrivain à la bouche lippue et à l’invective aisée, qui laisse libre cours à ses pensées. Quand vous n’êtes pas cultivés, je vous le dis sans détour : on ne peut pas écrire sans lire. L’écrivain est d’abord un grand lecteur, engagé dans une lecture foisonnante, car il est l’historien de l’instant, le témoin privilégié de son époque.

Et la lecture a-t-elle évolué au niveau des africains ? 

La lecture des livres n’est plus ce qu’elle était ; désormais, les réseaux sociaux submergent le lecteur africain de leurs influences envahissantes, lui faisant ingérer toute sorte de contenus tortueux qui l’égarant dans le paysage littéraire. Et comme leur soif est grande, on leur tend même des entonnoirs pour qu’ils puissent gaver leur esprit, et curieusement, ils se délectent de ces boissons au goût âcre et malodorant.

Enfin votre propre regard sur la littérature africaine de manière globale.

L’écriture africaine a le potentiel de devenir le premier art mondial, sa puissance la rend victorieuse à la croisée des chemins artistiques, car elle constitue la pierre angulaire de toute construction artistique. Elle représente l’arme la plus redoutable qui interprète le monde irréel pour le matérialiser dans la réalité tangible. C’est une écriture qui s’est libérée de ses entraves épistémologiques, bien qu’elle doive encore prouver sa pérennité : il est fréquent de rencontrer des écrivains qui, après une année d’apparition et de reconnaissance, disparaissent sans laisser de traces durables.

Une réunion préparatoire pour le lancement d’un nouveau magazine panafricain se tient aujourd’hui chez vous. Peux-tu m’en   donner plus de détails à ce sujet ?

Oui en effet ce jour, se tient la première  assemblée inaugurale d’AfrikSurSeine, un carrefour numérique qui a  vu le jour il y a de cela huit mois. Ce portail a brillamment prouvé son aptitude à éduquer et informer. Avec un million de visiteurs accueillis depuis sa création, sa performance est remarquable pour une entité naissante, d’autant plus qu’il a acquis l’agrément de Google Adsence pour l’insertion de publicités, inaugurant ainsi une ère de revenus prometteurs. Inspirés par un monde médiatique en déclin, nous envisageons de lancer notre propre organe de presse pour rétablir la grandeur de ce dernier.

Il est essentiel que les nouvelles à travers l’Afrique soient relayées  par des Africains, pour éviter les altérations de la vérité. Nous convions tous les Africains à s’abonner lors de son lancement et à visiter notre site AfrikSurSeine, désormais référencée dans l’annuaire Page Jaune,  cet organe de presse aspire à révolutionner le journalisme avec un style renouvelé d’écriture et de couverture de l’actualité.

Un mot de fin

Je voudrais d’abord te rendre hommage pour tout ce que tu fais pour la culture africaine. Je voudrais également remercier le groupe NOBILA qui nous soutient dans cette initiative. Je demande à nos frères africains de lire. La lecture éduque ils seront bien informés et ils ne se tromperont pas dans leur combat. Avec l’écriture ils mettront le monde dans leur poche. C’est avec l’écriture que les grandes interrogations ont lieu. L’écriture m’a permis de combattre les légèreté de la vie. Et de retrouver la  liberté.

J’ai lu la philosophie des grands hommes. J’ai suivi leur chemin et j’ai pu brandir les obstacles de la vie. L’écriture est donc une arme de combat. Et il y a des gens comme nous qui méritent d’être lu.  Yana Bekima qui mérite d’être lu. Priscilya Manga qui mérite d’être lu .il y Marthe Cécile Micca,   qui a écrit destin d’amour qui mérite d’être lu, Michel Lobé Etamé, Sandrine la Résiliente qui mérite d’être lu. Serges Ngounga et Samuel Perfora qui ont écrit sur l’histoire des bamoun qui méritent d’être lu.

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