Mag-Afriksurseine-Mars-2024

SUCCES MASRA DONNE UNE REPONSE HAUTEMENT DIPLOMATIQUE SUR FRANCE 24

Invité sur les plateaux  de France 24 et RFI interrogé sur l’avenir de l’armée française au Tchad,  le Premier Ministre tchadien a donné  une réponse teintée de politique, mais sa parole était empreinte d’une profondeur intellectuelle saisissante, dévoilant ainsi la richesse de son esprit cultivé. Puis, dans un élan diplomatique, il a  affirmé sa stature d’homme d’État d’envergure, c’est impressionnant de le voir captiver  l’attention des journalistes français qui le contemplaient avec des yeux empreints d’une admiration dissimulée, mêlée de cette méfiance instinctive réservée aux leaders charismatiques qui émergent en Afrique centrale. Le destin semble vouloir que Succès Masra accède à la présidence ; c’est une destinée qu’il a ardemment combattue, pour laquelle il a consacré toute sa vie. Désormais, le Tchad ne peut se concevoir sans lui ; il incarne la nouvelle génération des dirigeants africains, prête à insuffler un vent de renouveau dans la région.

« Je voudrais aider la France elle-même à regagner sa dignité. Ça me peine de savoir que les forces de sécurité françaises ont l’impression d’être devenues des SDF sur le continent africain. On pourrait éviter à la France cette image où l’on conseille à un chef des armées françaises de déménager ici, et deux mois plus tard, ce pays ne serait pas sécurisé. Au minimum, cela signifie qu’il a été induit en erreur. L’approche n’est pas la bonne. Je souhaite être à la tête d’un État solide, partenaire sûr avec lequel la France peut travailler. Dans ce partenariat sûr que j’entends développer, certaines choses relèvent du siècle passé.

Je crois que même l’approche française aujourd’hui est appelée à évoluer là-dessus. Est-ce que maintenir de manière durable et éternelle les troupes étrangères sur un sol est quelque chose de défendable ? Nous pouvons être au même niveau d’efficacité et le faire différemment. Mutualiser les forces, avoir des écoles de guerre communes, partager les renseignements, avoir des approches de formation rapide séquencées sur un temps court, mutualiser nos énergies, ce sont des pistes que nous n’avons pas suffisamment exploitées.

Je ne suis pas dogmatique, je vais être pragmatique sur la question, et en regardant page par page ces accords, nous devons être capables de dire quelle est la part de modernité qui manque à cela pour nous permettre d’avancer. Cela sera mon approche, et cela se fera au cas par cas, avec la France mais aussi avec d’autres partenaires, de manière à ce que nous soyons capables de dépoussiérer les partenariats du 21e siècle des éléments qui ne les ont pas amenés à entrer dans le 21e siècle. » a-t-il déclaré.

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