Rams.T est un artiste camerounais passionné par la richesse culturelle des Vutés, un peuple qui couvre le Mbam et Kim, le Mbam et Inoubou et la Haute Sanaga au Cameroun. Récemment, j’ai eu l’opportunité de participer aux festivités du congrès extraordinaire des Vutés qui a rassemblé tous ses ressortissants du Cameroun. C’était une expérience incroyable, et je suis ravie d’avoir vu de jeunes talents s’exprimer comme Rams.T qui m’a parlé de son parcours à travers ces quelques lignes.
« Tidong Anicet Ramsès, c’est mon nom de famille, mais sous les projecteurs, je deviens simplement Rams.T, mon nom d’artiste. Mon parcours scolaire a commencé avec le CEP à l’école primaire catholique de Yoko, puis le baccalauréat secondaire au lycée bilingue de Bonaberi à Douala. J’ai ensuite obtenu un brevet technicien supérieur en chaudronnerie au CFP de l’Institut supérieur du Collège de la Salle à Douala. J’ai grandi au sein d’une famille profondément liée à la musique gospel.
Mon père était un guitariste, batteur et compositeur de chants religieux, tandis que ma mère, Vute, était une compositrice et une choriste exceptionnelle à la mission catholique de Yoko. Mon frère, l’artiste renommé Arathy, a été notre premier professeur de guitare. Quant à moi, je me suis tourné vers la musique et suis devenu chanteur. Bien que la danse ne soit pas ma spécialité depuis plus de 10 ans, je me suis toujours passionné pour la création artistique. Je m’implique activement dans la création de mes clips, proposant des lieux de tournage et de décoration aux réalisateurs. Dans mes projets artistiques, je joue plusieurs rôles, car je suis passionné par tous les aspects de la création. Au fil du temps, j’ai découvert ma véritable passion pour la musique traditionnelle de ma région.
J’ai compris que pour briller, je devais m’enraciner dans ma propre culture. J’écris des textes et crée des mélodies qui parlent d’amour et des expériences de la vie quotidienne. Tristement, mon arrangeur de son et de texte, le regretté guitariste et arrangeur Chaks de Chaks, nous a quittés en octobre. Cela a laissé un vide dans ma musique, car j’ai toujours eu besoin de son aide pour l’arrangement. Bien que j’aie commencé ma carrière dans le slow et le RNB, j’ai finalement réalisé que ma culture et ma tradition devaient être au cœur de ma musique. La culture Vute que je défends prend désormais une dimension internationale.
Cependant, il est essentiel que les aînés de cette culture comprennent l’importance de l’unité pour s’imposer. Je suis fier d’avoir participé au congrès des Vute, un succès total, grâce aux efforts de nombreuses personnes. J’ai également eu la chance de collaborer avec de grands artistes, tels que Kayrece Fotso, Moustik le Charismatique, le groupe Mballe-Mballe, Lorenoare, Kori des Macase, et le grand Aladji Touré, qui m’ont tous apporté leur soutien.
La richesse de la culture Vute réside dans son histoire, sa diversité de rythmes, de chants, de danses, d’objets d’art, et même de plats culinaires peu connus du public. Mettre en valeur cette culture est un défi, mais c’est aussi une mission qui nous unit. En conclusion, je persévérerai dans ma carrière artistique malgré les obstacles. Notre culture est précieuse, et si nous nous organisons et nous unissons pour la promouvoir, elle rayonnera bien au-delà de nos espérances. »