La Côte d’Ivoire vient de perdre un président de grande valeur : le président Henri Konan Bédié qui a rendu l’âme ce mardi 1er août à l’âge de 89 ans. Enrôlé dans la politique très tôt, ce fils du parti PDCI-RDA, a montré son militantisme ardent et son opiniâtreté à servir son pays au plus haut niveau. Ce militantisme l’a amené jusqu’à la présidence après le décès du président Félix Houphouët Boigny dont il semblait être très proche par la filiation, l’homme connaissait la Cote d’Ivoire comme sa poche et une parfaite connaissance des dossiers de ce pays, dont il était resté assez loyal il sera aussi l’héraut de l’ivoirité dont il fut chansonnier en seconde voix.
Homme calme et taciturne ce calme naturel pouvait indiquer l’arrivée d’une tempête. Pendant longtemps président de l’assemblée, le président Bédié a fait honneur à son pays qu’il a représenté avec compétence et prestige en le dirigeant dans la paix, parvenu au pouvoir dans les conditions que l’on sait, il n’a, en aucune façon, abandonné la vie politique où il était devenu presque l’arbitre des élections présidentielles. Evincé par un coup d’état par un général qui était bien de sa famille politique, il aura la vie sauve. Quel que soit ce qu’il fut, il faut s’incliner avec tout le respect qu’on doit à un homme qui a donné sa vie pour les autres. On peut ne pas aimer son parcours politique, on peut ne pas aimer ses actes politiques comme président, on peut même ne pas aimer en tant qu’homme ; en revanche, aucun ivoirien pondéré, ne peut désavouer l’évident détail, l’authentique comparse, le travail considérable que constituent ses discours bien élaborés et pleins d’humanisme pendant son règne.
Qu’importe son histoire, c’est un grand homme pour la Côte d’Ivoire, pour nous, Henri Konan Bédié est une mosaïque pour ce pays d’éléphant ; la question n’est pas de savoir si un homme eut un dossier accablant, mais nous avons l’obligation de nous demander si ce dossier est tangible. La Côte d’Ivoire est un grand pays mais, il est encore le fait d’un théâtre d’ombre, avec des tourbillon diplomatique, plein d’ambiguïtés, un pays qui possède une cendre qui chauffe, un pays au conditionnel, J’ôte mon chapeau avec respect devant tout homme dont Dieu seul, jugera l’action pour l’avoir choisi là où il l’a placé durant sa vie.