Maitre Yondo Black fait parler de lui ce dernier temps ; le premier combattant de la liberté avec ANICET Ekané, n’a pas laissé la lutte, malgré l’âge et le poids de la vie. Dans une lettre ouverte adressée au président de la République, il fait le bilan du système, et soulève des questions importantes concernant l’avenir du Cameroun. Un vrai pamphlet à la façon d’Emile Zola, avec son j’accuse dans l’affaire Dreyfus resté dans les mémoires comme l’événement marquant du lancement du statut d’intellectuel dans la société politique. Ici le maître n’accuse plus, il condamne de façon radicale avec une fermeté de ton qu’on a jamais vu chez les opposants. Il aborde tous les contours de la vie politique camerounaise. De façon subtile, le maître parle de l’aptitude du président camerounais, à exercer ses fonctions.
L’avocat insiste sur le dramatique événement de MBankomo, qui a endeuillé le Cameroun. Il évoque les relations du Cameroun avec ces présidents français qui arrivent tour à tour au Cameroun comme pays conquis qui doit encore écouté la mère coloniale. Les relations du Cameroun avec la Russie sont également exposées. Une vraie réflexion sur les 41 ans de pouvoir. Il parle des défis auxquels le Cameroun est confronté, comme les terroriste de Boko Haram, les soucis des Ambazoniens, sans oublier de mettre en évidence des signes physiques qui suscitent des préoccupations quant à la santé du président. Me Yondo Black estime que la gravité des problèmes auxquels le pays est confronté nécessite un nouveau leader fort et apte, capable d’assumer les responsabilités liées à sa charge. Une lettre révolutionnaire.
Dans l’analyse de cette lettre, le bilan est catastrophique. Me Yondo Black rappelle au président Paul Biya les souffrances du peuple comme en témoigne certains chefs traditionnels encore vivant qui subissent dans leur chair et dans leur sang les atrocités de la colonisation. En tout cas le maitre demande à son président de prendre le train du changement. En réalité comme sa lettre écrite en 2019 au parlementaire. Me Yondo Black insiste sur le fait que le président Biya n’est pas au-dessus de l’humanité. Il veut clairement dire que le président doit comprendre les signes du temps. En résumé, la lettre exprime comme toujours des préoccupations qu’il fit naguère. Il y a 33 ans de cela. Sur le plan stratégique, l’importance de cette lettre est le fait qu’elle soit publiée pendant la commémoration des 41 ans de pouvoir du président Paul Biya qui se déroule tous les 6 novembre.
Période pendant laquelle, des meetings sont organisés dans l’ensemble du pays. Une question fondamentale qu’on serait tenté de se poser est celle de savoir si Me Yondo Black est encore en mesure de parler au nom du Cameroun sur le politique. Dans les meetings il n’est pas capable de réunir 20 personnes si ce ne sont pas les membres de sa famille, et les amis d’enfance, j’ai dû batailler fort pendant la présidence de 2004 pour rassembler autour de lui quelques sympathisants pendant ses meetings à Ndokoti. Quel combat finalement pour les deux hommes politiques, quand je sais que le maître lui-même n’est plus aussi jeune que ça. Quelques extraits de sa lettre.