Il y a deux jours, un immeuble a enseveli des vies au quartier Ange Raphaël, dans l’arrondissement de Douala 5ième, région du Littoral au Cameroun. Dans la foulée et dès le lendemain, un autre bâtiment d’envergure est brutalement tombé dans un autre quartier appelé Makèpè, situé dans la même ville. On dénombre de nombreux décès, des familles orphelines de leurs enfants, de leurs filles et de leur fils. Un gros manque à gagner pour le peuple Camerounais. Avaient-ils prévu cela ? La question mérite d’être posée. Étaient-ils informés de ce qu’ils étaient en danger ? Allons savoir. Je me suis rendu sur les lieux du sinistre et selon une source, cet immeuble aurait été surnommé « Immeuble » de la mort.
Comme quoi les habitants étaient très bien informés du danger qu’ils en couraient. Mais il semble quand plus pertinent de se poser la question sur la qualité des constructions qui sont effectuées dans nos villes. Respectent-ils les exigences en vigueur notamment le suivi géotechnique ? Le permis de bâtir qui avait été octroyé au propriétaire de ce titre foncier, avait-il été réellement accordé ou acheté ? Autant de questions dont nous restons dans l’attente de réponses. Pendant ce temps, on ne sait pas quel immeuble va tuer les gens demain, après demain et dans les mois à venir. Toujours est-il, les uns mangent pendant que les autres n’y voient que du feu.
Dans ma posture d’ingénieur, je ne saurai terminer mon propos sans prodiguer quelques conseils à toute personne qui souhaite se construire, surtout ce que nous appelons couramment les « maisons en étage.» S’assurer que le domaine n’est pas litigieux ; Effectuer des études géotechniques de pointe pour savoir le type de sol en place qui conditionne la nature de l’ouvrage à construire ; Éviter des jonglages inutiles pour mettre en péril la vie des humains. Voilà 33 personnes qui iront sous terre, peut-être à cause de la négligence d’une minorité. Apprenons de nos erreurs.