Mag-Afriksurseine-Mars-2024

LES CHRONIQUES DE HERMINE MOUTO. A LA DECOUVERTE DE LA CHANTEUSE KAREYCE FOTSO

Hermine Mouto
Mouto hermine

Elle sera à   l’Alhambra de Paris le 26 avril 2024, ce sera l’occasion de la voir et  réécouter   sa voix et ses mélodies envoûtantes. Mais avant de plonger dans cette soirée qui se profile, laissez-moi vous partager mes idées  sur cette artiste exceptionnelle, qui a conquis mon cœur à travers ma troisième chronique.   Je ne vous dirai pas son nom,  bien qu’il s’agisse de la talentueuse Kareyce Sidonie Fotso. Cette artiste camerounaise va bien au-delà du simple statut de chanteuse.

Poétesse émérite, penseuse profonde, et peut-être même romancière si l’on explore attentivement son parcours, Kareyce Fotso a amorcé son voyage musical comme un jeu, maniant la guitare pour traduire ses émotions dans les dédales de son environnement profond. De la guitare, elle est passée au chant, puis à la danse, une expression qui a pris le pas sur ses autres talents. À chaque représentation, elle s’élève toujours plus haut dans les cieux de la reconnaissance. Chanteuse à texte, elle s’est  distinguée comme une héroïne des mots pénétrants. Rien ne saurait lui être reproché lorsqu’elle sert ses contemporains avec des mélodies si douces.

kareyce fotso

Écoutez sa chanson « le Yemba », où elle nous implore d’enseigner la langue maternelle à nos enfants, car nos langues maternelles s’éteignent. Pourquoi cette requête ? Parce que la langue maternelle est l’héritière de notre civilisation ancestrale, le vecteur de notre culture et l’architecte de notre identité en tant que peuple. Aujourd’hui, elle est négligée, et il devient impératif de l’enseigner, même dans nos écoles. Le repli sur soi semble être un penchant naturel, c’est évident, aussi,  Kareyce demande-t-elle  d’apprendre la culture des autres sans oublier les leurs.

C’est un message particulièrement important pour les parents africains  de la diaspora. Cette chanson a été chaleureusement accueilli dans le monde africain. Kareyce Fotso, en tant qu’artiste polyglotte, chante dans plusieurs langues, du Bitkusi au Douala, en passant par son Bamiléké natal, pour finir par ses langues adoptives, que sont le français et l’anglais. Dans cette  avancée on peut  conclure que  Kareyce Fotso n’est pas seulement une chanteuse, elle est une éducatrice des peuples, une poète contemporaine.

Sa poésie exalte la liberté, avec une mélodie engagée qui exprime la volonté de se battre pour éduquer la société qui l’entoure. Ses mélodies et ses paroles, riches de valeurs profondes, rythment ses vers. En reconnaissance de ses contributions exceptionnelles, Kareyce Fotso a été élevée au rang de chevalier de l’ordre et de la valeur par le ministre de la culture de l’époque Narcisse  Mouelle Kombi. C’était  2017.  N’est-ce pas  là  une éthique des valeurs dans la chanson ?

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