Mag-Afriksurseine-Mars-2024

Le départ des troupes de la MONUSCO en RDC sera-t-il effectif ?

 Dans une correspondance signée le 1 er septembre par le vice premier ministre congolais adressé au président du Conseil de Sécurité et de l’Organisation des Nations Unies, les raisons du retrait des casques bleus évoquées en plusieurs points. La présence des forces onusiennes en République Démocratique du Congo et leur rôle n’ont cessé de faire l’objet de vives critiques au sein des populations tant on reproche les actions maladroites et la finalité de ces éléments. Le gouvernement sous la pression des masses, ayant pris acte d’une situation qui persiste, exige la Monusco « d’accélérer et d’avancer à la fin 2023, le retrait échelonné, responsable et durable de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation au Congo ».

La correspondance du vice premier ministre, ministre des affaires étrangères et francophonie attribue également des notes peu reluisantes aux casques bleus. « La Monusco a perdu sa crédibilité et le confiance des congolais. Elle s’est disqualifiée pour servir une nouvelle fois de réponse institutionnelle… ». Les opérations de la Monusco peinent à convaincre l’opinion congolaise ; certains y voient en elle une troupe à la solde des puissances étrangères missionnée pour défendre les intérêts des multinationales qui exploitent les richesses de la RDC. Depuis plusieurs années, les manifestations populaires contre la présence de ces militaires étrangers se multiplient dans les zones en crise ; les foules dénoncent le jeu trouble des casques bleus tout en appelant à leur départ du pays. Le 31 juillet 2022, la cheffe de la Monusco a reconnu que ses éléments « ont ouvert le feu au poste frontalier pour des raisons inexpliquées et forcé le passage. Cet accident grave a causé des pertes en vies humaines et des blessés graves ».

La scène a entraîné à cette époque la grogne contre la force en exercice sur le territoire. pour assurer la sécurité dans certaines régions en proie aux groupes rebelles, mais son bilan en une vingtaine d’années en RDC, laisse à désirer. Les cas d’insécurité, d’attaques des villages, de meurtres des citoyens, se perpétuent malgré la présence de ces hommes en tenue pointés du doigt pour avoir commis des viols et menaces sur les habitants dont ils pour mission de garantir la protection. Un paradoxe qui montre les ambitions voilées de ces derniers, contraires au discours des officiels de l’ONU. Pour Aimé Bounoug, analyste politique, « Les autorités congolaises et la société civile doivent s’unir pour rappeler avec insistance le départ de la MONUSCO comme ce fut le cas du Mali. La souveraineté de la Nation en dépend. Il sera surtout nécessaire de renforcer les capacités de l’armée nationale afin qu’elle puisse avoir les moyens de riposter face à la rébellion ». Les casques bleus sont dotés d’équipements militaires sophistiqués pour lutter efficacement contre les bandées armées, pourtant leurs interventions dans les États n’ont pas mis fin à la progression des groupes rebelles.

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