Des petites sorties sporadiques sous un climat de confiance
Les sorties de Franck Biya suscitent beaucoup de commentaires. Ces petites apparitions feront réfléchir ceux qui ne connaissent pas bien le Cameroun. Si j’étais un prophète de mauvais aloi, je dirai qu’il se dessine comme le futur président, pourtant il est déjà là. Je me propose d’expliquer ici le scénario que les camerounais ne perçoivent pas encore. On n’a pas besoin d’aller dans les écoles de stratégie pour comprendre ce qui se dessine. Ce Franck Biya ressemble à un homme providentiel. De par sa naissance, il a été protégé par un président et entouré d’une grande chaleur venue de partout. Il est donc du sérail. Il sera le mal aimé, mais il sera là. C’est pourquoi il a été souvent dit que le règne de Biya sera long. Ce pays empile depuis 1955 beaucoup de secrets, certains sont bouleversants, souvent explosifs. On ne confie pas les gros secrets à n’importe qui. Il sera très difficile de donner ce pouvoir à des personnes hors du sérail.
Voici probablement le scénario
D’abord attendons-nous à la continuité. Qu’est-ce qui va se passer ? Une chose est à remarquer depuis le 6 novembre. Les militants multiplient des appels à la candidature de Paul Biya pour 2025. Mais je l’ai bien étudié pour saisir qu’il ne répondra pas à cet appel. Il va plutôt remercier son parti et ses militants en leur proposant son fils pour satisfaire leur attente. Dieu ne pouvant venir, enverra son fils. Il sera dit que le fils fera mieux que son père. C’est dire que nous allons vers des élections anticipées. Biya restera jusqu’à l’élection du nouveau président afin de protéger l’arriver de son fils. Le candidat du RDPC sera certainement Franck Biya. Les autorités vont protéger son élection jusqu’à son installation. A présent Franck Biya, bénéficie d’une image captive, il suscite la curiosité. Il a les mêmes habitudes que son père, dans les gestuels. C’est un homme effacé, il est superbe, il est apparemment jeune, il s’introduit avec subtilité ; il est simple et inspire l’affection, il est éloigné des incantations magiques. Comme son père, un mystère l’enveloppe. Il milite discrètement. Il n’est pas pris dans le tourbillon houleux des portraits. Ses brèves interventions montrent qu’il est pétri de lucidité, mais maintenant, est-il un homme affable et sociable, on ne sait pas encore. C’est une personnalité publique qui se distingue par sa courtoisie séduisante, son absence d’attitudes péremptoires et sa gentillesse. En tout cas les Biyas sont toujours gentils. Cependant, il est entouré de personnes décrites comme fugaces, instables, préoccupées par leurs intérêts personnels plutôt que par des objectifs communs.
La stratégie mise sur pied.
Ce qui détermine un enjeu politique, c’est la façon dont une équipe se déploie pour amener au pouvoir un leader politique. 2025 est encore éloignée, mais la stratégie qu’utilise l’entourage de Franck Biya est efficace et efficiente. Elle implique un processus interactif à l’américaine. Il rencontre d’abord les chefs traditionnels qui sont les véritables voix du peuple. Quant au peuple, il ne le rencontre pas encore, mais envoie son charme à travers ses images et de petites vidéos qui ne disent pas grand chose, mais qui amènent une contemplation réflexive. A la suite de ce petit contact, tu te sens charmé par sa simplicité. C’est par cette même manière que Barack Obama à procédé. La beauté est très importante dans l’image d’un homme politique. Parce que ce sont les beaux garçons que les hommes ordinaires votent.
C’est une forme de communication très efficace parce qu’elle est un élément dynamique. Sa stratégie sera très essentiel dans le rassemblement, parce que ça part de bouche à oreille. En revanche, c’est une forme de propagande dissimulée et une communication persuasive qui vise une cible bien précise. Son attitude vise à détruire les préjugés. Il a appris à séduire le public. (Puisqu’il a fait Monaco). Pour l’instant, il n’a pas encore besoin de la foule. C’est la foule qui finira par venir vers lui. La meilleure campagne, c’est de convaincre sans distribuer quelque chose, il n’a jamais rien donné ; il offre ses convictions dont le contenu n’est pas toujours dévoilé. Paradoxalement, les militants du RDPC appellent Paul Biya à se présenter. C’est pour brouiller les cartes. Je n’ai pas fait les écoles de stratégie politique, mais mon expérience et mon expertise en tant qu’écrivain m’a fait comprendre que c’est Franck qui sera là. Je peux me tromper, mais qui vivra verra. Il n’y a que les sceptiques pour ne pas admettre l’évidence.
Pourquoi Franck Biya et pas un autre ?
Tout part de la démocratie. Aucun dirigeant africain dans les années 90 n’avait bien accueilli la démocratie. Ils avaient accepté à contre cœur. Ils ont accepté parce que les organisations internationales qui octroient des crédits leur avaient imposer cela. Or, c’était un plan machiavélique pour acheter nos biens. D’où les privatisations. Maintenant, qu’il y a d’autres puissances émergentes sur lesquelles les pays pauvres peuvent se protéger, tous vont revenir non pas au parti unique, mais à cette forme de succession de père à fils. Par ailleurs Paul Biya connaît les camerounais, c’est le plus ancien homme politique de notre pays. Il a bénéficié de toutes les connaissances pour bien se bourrer. Il a été certainement déçu par son entourage qu’il connaît bien. Nous ressemblons tous à des diables et si nous sommes tous des diables, que devrait-il faire si ce n’est choisir le diable qu’il connaît ! Bien qu’il soit fatigué, il voit tout ce qui se passe, un état en décrépitude, la corruption se poursuit, des situations analogues à celles de César qui découvrait que des proches le trahissent, des hauts cadres de l’administration qui se retrouvent dans les geôles, tout ceci fait désespérer. C’est pourquoi il préfère son fils qui pourra comme Jésus-Christ un jour, envoyer le saint esprit.