Mag-Afriksurseine-Mars-2024

arrestation d’Ousmane Sonko la démocratie emballée

Le principal opposant de Macky Sall a été placé sous mandat de dépôt le lundi 31 juillet par le tribunal de Dakar. Dans le même temps, la dissolution de son parti le Pastef, freine sa course pour la conquête du pouvoir. Une décision qui fait beaucoup d’encre et de salive sur le continent. À sept mois de l’élection présidentielle sénégalaise, le bras de fer entre le gouvernement et Ousmane Sonko, leader de l’opposition, se poursuit. « Appel à l’insurrection, association de malfaiteurs, atteinte à la sûreté de l’État, complot contre l’autorité de l’État » et bien d’autres charges sont retenues contre le rival du chef de l’État. La suite des sanctions à son encontre touche également sa formation politique. Le parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), ont écopé d’une dissolution décidée par le ministre de l’Intérieur pour « manquement permanent et sérieux aux obligations des partis politiques », incitation à des « mouvements insurrectionnels ». Ces mesures classent hors course Ousmane Sonko de toute élection. Ousseynou Ly, cadre du Pastef, dénonce une « décision » qui « n’obéit à aucune logique démocratique ».

PIKINE, SENEGAL Getty Images)

Pour Ndam Abdou, enseignant des sciences politiques, « Il n’y a aucune objectivité dans les décisions du gouvernement sénégalais pour ce qui concerne les sanctions contre l’opposant Ousmane Sonko, principal meneur de lutte ou obstacle dans la tentative de Macky Sall de briguer un troisième mandat. Nous assistons à des actions de rancune politiques qui consiste pour celui qui a le pouvoir de neutraliser un adversaire de poids ». Un avis contraire pour le juriste Louison Essomba qui estime que « les opposants en Afrique ont tendance à vouloir renverser les institutions pour s’affirmer. Ousmane Sonko a l’obligation de se soumettre à la loi sénégalaise et organiser son combat pacifiquement en conformité à la norme sociale établie ». Au Sénégal, les manifestants ont envahi les rues pour protester contre l’arrestation d’Ousmane Sonko. Deux morts ont été enregistrés dans la mêlée.

Getty Images)

Malgré les pressions judiciaires accrues et politiques contre lui, le maire de Ziguinchor se tourne vers ses militants. « Je viens d’être injustement placé sous mandat de dépôt. Si le peuple sénégalais, pour qui je me suis constamment battu, abdique et décide de me laisser entre les mains du régime de Macky Sall, je me soumettrai, comme toujours, à la volonté divine ». S’est-il exprimé sur les réseaux sociaux ? Son parti fustige la « démolition de la démocratie sénégalaise ». La situation reste tendue au pays, ses partisans inondent les plateformes numériques pour diffuser les messages de résistance. Internet a été interrompu pour « diffusion de messages haineux et subversifs ». Amnesty International dénonce une « atteinte à la liberté d’information ».

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