La visite historique de Guillaume Soro au Niger a fait le tour du monde et surtout en Côte d’Ivoire. Guillaume Soro est apparu un peu vieilli, amoindri mais lucide dans ses propos restés très diplomatiques. Il faut noter que Guillaume est une figure emblématique de la politique ivoirienne. Son rapprochement avec le Niger fait trembler la Cote d’ivoire parce qu’il pourrait à lui seul redessiner une nouvelle configuration géopolitique. Cette visite a certainement mis le gouvernement ivoirien aux abois. Guillaume Soro, leader charismatique a joué un rôle déterminant dans la guerre qui a sévit dans son pays dont l’aboutissement a été l’arrivée de Ouattara au pouvoir. Ce dernier stratégiquement va se défaire de lui comme un petit garçon qu’on chasse de sa maison naturelle. Son retour sur la scène politique de façon ouverte est solennel avec une audience accord par un homme fort. Celui qu’on considère en Cote d’Ivoire comme un fugitif ne désespère de retourner dans son pays triomphalement, en tout l’homme Soro est un homme de grande bataille. Pour ce qui est de l’audience au Niger, sur le plan formel on dira que Guillaume Soro est un enfant de l’Afrique et il est en terre africaine, et il peut aller où bon lui semble selon les invitations qu’il recevra. Le sort politique qu’on a fait subir à cet homme est inacceptable du point de vue humaniste. Et cette tendance à vouloir le laisser éloigné de la sphère politique ivoirienne est contre-productive. Guillaume Soro est un grand homme politique, il est aussi un grand stratège, sa réception suscite des interrogations.
Qu’est-ce qui est à l’affiche ? Qu’est ce qui se prépare ? Pourquoi, c’est maintenant qu’il visite, en pleine tension dans la sous-région ? Avec la venue de Guillaume, on peut dire qu’une nouvelle ère s’ouvre dans la politique sous-régionale et dans cette nouvelle ère. Guillaume Soro aura certainement son mot à dire. Sur le plan diplomatique, il faut s’attendre peut-être à des répercussions sur les différents pays concernés. Les propos de ce leader à la sortie de cette audience nous invitent également à la réflexion. Car il remercie les autorités tout en vilipendant les gouvernements qui n’ont daigné faire ce les autorités nigériennes ont fait jusqu’à ce jour. C’est facile de comprendre son aigreur à l’égard de certains dirigeants qui manquent d’humanisme. On sait par ailleurs le premier ministre nigérien ont échangé avec le président Ouattara lors du sommet de Ryad. La synchronisation de ces deux événements fait également réfléchir, est-ce le début de dialogue pour baisser les tensions ? De toute façon, il y a un progrès significatif qui a été accompli dans ses relations diplomatiques entre, tout pays. Les rencontres en politique augurent des apaisements. Après de longues dissensions, il faut toujours s’inviter à la table de négociation.
L’Afrique de l’ouest est à la croisée des chemins, il faut faire attention qu’elle n’explose. Toutes les incertitudes s’installent alors il faut négocier. C’est la raison d’être de la politique, après la guerre, il faut négocier. Le droit devient indispensable. Le diplomate doit apporter dès ce moment une contribution utile pour restaurer la paix. Même comme je sais que la charrue du droit international se trouve souvent devant les bœufs. La démocratie à la place de la guerre est le lieu de l’espérance. En conclusion pas d’angélisme pour Soro, parce qu’il n’oublie pas que Ouattara est un fin politicien. Mais pas de fatalisme non plus. Ouattara bien qu’il soit à présent vu comme un mal pour la sous région, connaît se ressaisir, parce qu’il a depuis Houphouët, cette conscience qui émerge dans le monde, pour rompre enfin le cours sanglant de l’histoire.
