Depuis quelques jours, Kémi Séba séjourne au Burkina Faso, le panafricaniste africain le plus connu poursuit sa mission déclarée de libération du continent noir de l’oppression néo-colonialiste. Cet accueil solennel par le président de la transition burkinabè Ibrahima Traoré, symbolise une sorte de réhabilitation pour Séba, qui avait été précédemment expulsé de ce pays. Figure iconoclaste et prolifique, il a parcouru le monde pour diffuser ses idées radicales. Aujourd’hui, Kémi Séba demeure une voix influente mais controversée dans le paysage politique africain.
Son discours, principalement véhiculé à travers des canaux rhétoriques et médiatiques, manque souvent de réalisations concrètes sur le terrain. Néanmoins, ce qui retient l’attention chez lui, c’est son audace sans compromis. Récemment, face à des tentatives de le déchoir de sa nationalité, il a brûlé son passeport en public, un geste théâtral qui faisait écho à sa précédente incinération d’un billet de la zone CFA, qui avait conduit à son expulsion du Sénégal.
Reconnu en Russie comme un révolutionnaire, il a aussi visité Haïti, Niamey, le Cameroun, et s’est vigoureusement opposé au président Talon de son pays d’origine, le Bénin, en se positionnant comme défenseur des libertés et des droits humains. Kémi Séba rappelle les figures des nationalistes africains du siècle dernier, qui ont incarné une époque marquée par des luttes intenses pour la dignité et l’indépendance.
En dépit de ses méthodes controversées et souvent spectaculaires, l’impact de Kémi Séba sur le discours politique africain contemporain ne peut être ignoré. Sa capacité à galvaniser les masses et à attirer l’attention internationale sur les questions de néo-colonialisme le place au cœur des débats sur l’avenir politique de l’Afrique. Le contraste entre sa popularité croissante et les critiques sur l’absence de réalisations tangibles soulève des questions sur l’efficacité de ses méthodes et l’orientation future de son mouvement.
